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Vous savez quoi ? Pendant que certains spéculaient frénétiquement sur l’identité du prochain pape, Victor – alias « le catho de service » sur les réseaux sociaux – a choisi une approche radicalement différente. Ce youtubeur chrétien, qui cumule les followers sur TikTok, Instagram et YouTube, a vécu l’attente entre la mort de François et l’élection de Léon XIV avec une sérénité déconcertante.
« Honnêtement, je l’ai vécu avec assez de confiance », explique-t-il au micro de Radio Fidélité. Une attitude qui détonne dans l’effervescence médiatique qui entoure habituellement ces moments historiques. Mais voilà le truc : pour Victor, le pape reste avant tout « le successeur de Pierre », et l’Esprit Saint guide l’Église à chaque époque. Point final.
Alors que les médias du monde entier se transformaient en bookmakers géants, multipliant les analyses sur les « papabili », Victor a délibérément choisi de s’abstenir. « Ça risque de provoquer des divisions », analyse-t-il avec lucidité. Son raisonnement ? Simple mais percutant : quand le vrai pape serait élu, forcément différent des attentes de chacun, les déceptions risqueraient de fracturer les fidèles.
Résultat ? Il se dit « assez content » que le nouveau pape ait été peu connu en France. « Tout revient entre guillemets à zéro », observe-t-il. Une sorte de reset collectif qui permet à chacun de découvrir Léon XIV sans préjugés.
Mais revenons à Victor lui-même. Comment devient-on « le catho de service » sur les réseaux sociaux ? L’histoire commence de manière presque banale : des amis qui se posent des questions spirituelles et qui viennent naturellement vers lui. Un surnom qui lui colle à la peau. Et puis cette idée : pourquoi ne pas élargir le cercle ?
« Je voyais simplement un besoin autour de moi », raconte-t-il. Des questions qui se multiplient, une soif de réponses qu’il tente d’étancher. Sur TikTok et Instagram, il produit des vidéos courtes. Sur YouTube, il prend le temps de développer. Son crédo ? « La rationalité de la foi ». Loin des clichés sur une religion déconnectée de la raison, Victor s’efforce de montrer que « la foi chrétienne est belle et cohérente rationnellement ».
L’analyse de Victor sur son propre travail mérite qu’on s’y attarde. « Sur les réseaux sociaux, ça permet de toucher pas mal de gens », observe-t-il. Mais le plus intéressant reste ce paradoxe qu’il soulève : l’anonymat des réseaux permet une forme de proximité nouvelle. « Grâce à l’anonymat, les gens savent qu’on ne les retrouvera pas. »
Conséquence inattendue ? Tandis que certains en profitent pour insulter (on connaît tous ce phénomène), beaucoup osent poser « les vraies questions qui les travaillent ». Des interrogations qu’ils n’oseraient peut-être pas formuler en face-à-face, par peur du jugement ou par pudeur.
Victor n’hésite pas à l’affirmer : depuis environ deux ans, il observe « une nouvelle vague ». Un renouveau spirituel qu’il constate quotidiennement sur les réseaux. « Il y a peut-être 5-10 ans, on n’osait peu parler de Dieu dans l’espace public », rappelle-t-il. Aujourd’hui, les lignes bougent. Les questions spirituelles s’invitent dans les médias mainstream, sur des chaînes « à priori pas catholiques ».
Cette évolution se traduit concrètement : hausse du nombre de catéchumènes, foules impressionnantes place Saint-Pierre dès les premières fumées du conclave… « Ça traduit une forme de renouveau ou de réveil spirituel chez les gens », analyse Victor, « plutôt heureux » de ce mouvement.
Lorsqu’on lui demande si son travail sur les réseaux correspond à l’appel de Léon XIV à « jeter des ponts », Victor acquiesce. Les réseaux sociaux, malgré leurs travers, permettent de « relier des gens » et de « dire des choses qui ont du sens ». Dans un océan de contenus parfois douteux, il tente d’apporter sa pierre à l’édifice : « proposer des choses qui sont un peu plus intéressantes ».
Sa conviction profonde ? La foi n’est pas une affaire privée. « Si elle l’était, aucun d’entre nous ne serait croyant parce qu’on a reçu la foi grâce au témoignage d’autres personnes avant nous. » Une chaîne de transmission dans laquelle il s’inscrit, à sa manière, avec ses outils du XXIe siècle.
Au final, le portrait qui se dessine est celui d’un jeune homme ancré dans son époque, utilisant les codes et les outils de sa génération pour transmettre un message millénaire. Un équilibre entre tradition et modernité qui pourrait bien préfigurer l’Église de demain – celle que Léon XIV devra accompagner dans ses mutations.
Écrit par: Simon Marty