Conclave 2025

Nathalie Saracco : « La prière est notre cordon ombilical avec Dieu »

today6 mai 2025 37 5

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Dans le tumulte qui précède l’élection du successeur du pape François, la voix de Nathalie Saracco résonne avec une intensité particulière. Cette réalisatrice, dont la vie a basculé après un grave accident de voiture où elle fut « déclarée morte durant quelques minutes », porte un regard spirituel unique sur ce temps d’attente que traverse l’Église.

Une époque troublée qui appelle à la prière

« Notre monde traverse une période très particulière, » observe-t-elle d’emblée depuis les studios de Radio Fidélité. « C’est quand même spécial que le pape François, même s’il était âgé, retourne au ciel en cette période qui est vraiment très chargée, qui vient encore plus nourrir cette espèce d’incertitude et de fragilité mondiale. »

Pour Nathalie Saracco, le départ du pape s’inscrit dans un contexte plus large de bouleversements qui affectent l’humanité tout entière. Sa réponse face à ces temps troublés est sans ambiguïté : « Je pense qu’il faut redoubler de prière. »

Cette invitation n’a rien d’une formule pieuse. Elle rappelle l’exemple même du Christ : « Lui-même, Dieu fait homme – c’est quand même Dieu fait homme – se retirait tout le temps dans la montagne, dans le désert pour prier. »

La prière comme relation intime

Mais comment prie-t-on vraiment ? Sa réponse déborde d’authenticité : « Une vraie prière, c’est comme quand on a envie de s’isoler avec l’être aimé. On ferme la porte et c’est un cœur à cœur, un moment vrai où on est obligé d’être à nu. »

Cette relation à Dieu, elle la compare à « un cordon ombilical » qui « nous recharge et nous ouvre à Dieu et nous recadre. » Plus qu’une pratique occasionnelle, c’est pour elle une nécessité quotidienne : « Quand je démarre la journée et que je n’ai pas pu bien donner du temps à la prière, je le sens pour tout le reste de la journée. »

Conseils pour une vie de prière authentique

À ceux qui doutent de leur capacité à entrer dans cette relation, notamment les nouveaux baptisés ou ceux qui préparent leur communion, elle offre un conseil empreint de sagesse pratique : « Il n’y a pas vraiment de méthode, par contre il faut être assidu. C’est comme un musicien : tous les jours, il vaut mieux faire ses gammes un quart d’heure que de rien faire et faire d’un coup toute une journée un concerto. »

Sa vision de la vie spirituelle combine paradoxalement rigueur et abandon : « Notre relation à Dieu est un mélange de rigueur dans une fidélité, dans des actes posés, et en même temps de totalement d’abandon. »

Elle conseille de commencer par les prières « classiques » – « un Credo, un Notre Père, un Je vous salue Marie, une prière à l’Esprit Saint » – avant de se « laisser aller en freestyle du cœur, c’est-à-dire de la prière amoureuse. »

Une expérience transformatrice

La ferveur qui transparaît dans les paroles de Nathalie Saracco trouve sa source dans une expérience personnelle bouleversante. Après son accident, elle s’est « retrouvée face à Jésus-Christ, à son Sacré-Cœur en larmes parce qu’en fait, on l’aime pas, on l’aime bien mais on l’aime pas, et on est assez froid à sa personne et donc à son sacrifice. »

Cette rencontre mystique a profondément transformé sa vie et sa foi. Quinze ans plus tard, elle témoigne du « cheminement » que « tout le monde peut pratiquer » en se donnant « du temps ou plutôt en donnant du temps à Dieu pour nous parler et pour faire son chantier spirituel d’amour avec chacun de nous. »

Un retour à la réalisation inspiré d’en haut

Au-delà de sa vie spirituelle, Nathalie Saracco nous révèle son retour récent derrière la caméra, fruit d’une inspiration divine : « C’était pour Pâques de l’année dernière, à la fin de la messe, j’étais encore dans l’église, je n’avais pas du tout prévu de retourner derrière la caméra et le Bon Dieu m’a dit texto : ‘Ma fille, maintenant tu vas passer derrière la caméra pour toucher le plus grand nombre.' »

Suivant cette injonction céleste, elle a réalisé « une comédie sur l’euthanasie » avec Pascal Légitimus en guest star, convaincue que « c’est le seul moyen de traiter des sujets sérieux, c’est de le faire avec le sourire. »

Un message pour le temps du conclave

Alors que l’Église s’apprête à élire un nouveau pasteur, le témoignage de Nathalie Saracco nous rappelle l’essentiel : c’est dans l’intimité d’une relation personnelle avec Dieu que se puise la force nécessaire pour traverser les temps incertains.

« Les sacrements de l’Église sont hyper importants, » souligne-t-elle avant de conclure avec enthousiasme : « On a la chance d’être catholique, de faire partie de la bande à Jésus, ne nous privons pas de la confession, de l’eucharistie et de la prière dans une vraie régularité. »


À l’heure où Rome retient son souffle avant l’élection d’un nouveau pontife, la parole vibrante de cette réalisatrice convertie nous invite à voir dans la prière non pas une obligation formelle, mais le « cordon ombilical » qui nous relie à la source même de la vie spirituelle.

Écrit par: Simon Marty

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