Si l’expression « soins palliatifs » s’est imposée dans la langue française
seulement très récemment, la réalité précise qu’elle désigne est antérieure
à cette dénomination. Car la préoccupation d’accompagner les personnes atteintes d’un mal incurable a été celle d’institutions religieuses
dont le souci ne se réduisait pas à préparer les moribonds à une mort
chrétienne, mais visait aussi à adoucir les vies de personnes vulnérables
et pas nécessairement en fin de vie. On songe ici au rôle de pionner joué
au xixe siècle par l’institution Jeanne Garnier. Mon propos se bornera ici
à examiner le sens de l’expression « soins palliatifs », à retracer quelques
moments de leur histoire française et enfin à indiquer schématiquement
les piliers de leur éthique sous-jacente1
.