L’affaire de ce chef d’établissement sous contrat catholique, Monsieur Christian Espeso, à la tête de l’ensemble scolaire Immaculée Conception-Beau Frêne de Pau depuis onze ans, qui a été suspendu par le rectorat de ses fonctions de direction pendant trois ans, pour des « atteintes à la laïcité » me laisse rêveur, en proie à plusieurs questions et même des doutes. En effet, je travaille depuis plus de trente ans comme professeur dans l’enseignement catholique sous contrat, et je croyais naïvement, peut-être à cause de des lois de Jules Ferry, qu’il y avait deux types d’enseignement, le public donc laïc et le catholique donc non-laïc. D’ailleurs, si j’en crois la lecture de sites officiels de l’enseignement catholique, nous ne sommes pas tenus à afficher la charte de la laïcité, et nos élèves, y compris d’autres confessions religieuses, peuvent arborer des signes d’appartenance religieuse. Et il m’a même semblé apercevoir encore des croix ou des crucifix dans certaines salles de classe.
Alors de quelle laïcité s’agit-il ? Celle du Christ et du christianisme qui nous invitent à rendre à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César ? Oui, chiche : dans nos écoles osons rendre à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César ! Magnifique programme d’enseignement et d’éducation. Ou s’agit-il de cette laïcité qui considère encore et toujours le christianisme, comme l’ennemi à abattre ? Qui considère que notre caractère propre catholique est une saleté et une souillure à éliminer. Quitte à fermer lâchement les yeux sur d’autres menaces antirépublicaines.
Bref une inquiétude me saisit face à ces réalités : l’école catholique a-t-elle encore le droit d’être catholique ?