Radio Fidélité Ecoutez en direct votre radio chrétienne
Demo Radio Channel Top Music Radio
Alors que les 133 cardinaux électeurs se réunissent aujourd’hui dans la Chapelle Sixtine pour élire le successeur du pape François, les catholiques du monde entier observent avec un mélange d’espoir et d’incertitude. Pour Françoise Coquereau, Déléguée générale du diocèse de Nantes, cette période de transition est l’occasion de réfléchir à l’héritage du pape François tout en regardant vers l’avenir avec confiance.
Lorsqu’on lui demande ses souvenirs les plus précieux du pontificat de François, Coquereau n’hésite pas. « Ce qui m’a profondément marquée, c’est son premier grand texte, Evangelii Gaudium (La joie de l’Évangile), qui est devenu mon livre de chevet, » partage-t-elle avec enthousiasme. « J’ai trouvé que c’était un texte inspirant, motivant et bien construit sur la mission que nous devons déployer dans le monde d’aujourd’hui. »
Cette encyclique, avec son accent sur l’évangélisation joyeuse, a guidé Françoise Coquereau pendant son propre ministère alors qu’elle se préparait à devenir responsable des services de catéchèse quand François a été nommé en 2013. « J’ai beaucoup aimé sa façon d’exprimer que l’annonce de l’Évangile apporte de la joie, » réfléchit-elle, soulignant le talent du pape pour relier les principes spirituels à la vie quotidienne.
Pour elle, l’héritage du pape François s’étend bien au-delà de ses écrits. « J’ai apprécié sa façon d’ouvrir l’Église au monde, » remarque-t-elle, « en faisant entrer de l’air frais, jusqu’au synode sur la synodalité ces dernières années, qui a ouvert de nouvelles perspectives et réflexions au sein de l’Église. »
Elle valorise particulièrement son attention à ce qu’il a appelé « les périphéries » – un terme devenu familier dans le discours catholique. « Son attention aux migrations, aux tout-petits, aux pauvres – cela a vraiment marqué le pontificat du pape François, » note-t-elle, sa voix portant un ton d’admiration sincère.
Il y a près de trois ans, Françoise Coquereau a été nommée Déléguée générale du diocèse de Nantes, un poste qu’elle considère comme faisant partie de la réforme plus large de François pour inclure davantage de femmes dans la gouvernance de l’Église. « Je pense qu’il a fait un pas significatif en réformant la Curie et en permettant à des femmes d’être nommées à des postes à responsabilité, » observe-t-elle.
Cette réforme papale, qui incluait la nomination de femmes comme Nathalie Becquart à des postes auparavant réservés aux clercs, a servi de modèle pour les diocèses du monde entier. « Cette approche a influencé les diocèses et les évêques qui, à leur tour, ont décidé de nommer des laïcs, et principalement des femmes, dans leurs équipes épiscopales, » explique t’elle, notant que les femmes constituent maintenant la majorité de ces nominations.
« C’était un beau pas, » ajoute-t-elle avec une émotion évidente, « et j’en suis très touchée. »
Comment une équipe diocésaine fonctionne-t-elle pendant cet interrègne papal ? « On peut fonctionner sans pape, » dit Françoise Coquereau avec un léger rire, « mais ce qui est très étrange, c’est cette espèce de vacance. On est quand même dans une attente, dans une impatience, en se demandant ce qui va se passer. »
Elle souligne que la vacance papale a des implications pratiques, notamment des retards dans les nominations d’évêques et les grandes orientations pastorales. « Le pape, surtout François, publiait régulièrement des textes qui influençaient notre façon de conduire la pastorale et la gouvernance, » explique-t-elle. « On peut certainement continuer notre mission et piloter un diocèse, mais il ne faudrait pas que ça dure trop longtemps. »
Plutôt que de l’anxiété face à l’incertitude, Françoise Coquereau souligne que le sentiment prédominant au diocèse est celui de la confiance. « Nous faisons confiance à l’Esprit Saint qui est là pour guider et accompagner les cardinaux réunis en conclave, » affirme-t-elle. « Le grand enjeu est d’écouter ce que l’Esprit veut, ce que le Seigneur veut pour son Église. »
Cette confiance permet à elle et à ses collègues d’éviter de trop s’inquiéter des diverses « sirènes » qui pourraient causer des inquiétudes quant à savoir si l’Église continuera dans le changement ou reviendra à une voie plus traditionnelle.
Lorsqu’on lui demande ses espoirs pour le prochain pape, elle exprime son désir de continuité avec les réformes de François. « Le pape François a fait de grands pas en ouvrant l’Église, et ce serait dommage de refermer la porte, » dit-elle pensivement.
Elle espère particulièrement que le nouveau pontife maintiendra l’accent mis par François sur le rôle des femmes, l’engagement des laïcs et l’attention aux plus pauvres. « Son attention à être une Église pauvre avec les pauvres a vraiment marqué son pontificat, » observe-t-elle, « et j’aimerais vraiment que l’Église continue dans cette direction. »
Sur la question provocante de savoir si les laïcs, y compris les femmes, pourraient un jour participer aux conclaves, Françoise Coquereau est prudemment optimiste tout en respectant la complexité de la question.
« Je peux noter que pour le synode sur la synodalité, la possibilité a été ouverte pour que des laïcs participent aux discussions avec les évêques dans la grande salle Paul VI, ce qui ne s’était jamais vu auparavant, » souligne-t-elle. « Alors pourquoi pas ? On peut l’espérer, mais je ne me prononcerai pas là-dessus car ce sont des questions de gouvernance assez particulières. »
Alors que la fumée blanche s’élèvera peut-être au-dessus du Vatican ce soir, le message d’adieu de Françoise Coquereau aux catholiques de Nantes résonne avec une foi sereine : « Soyez confiants, priez pour que l’Esprit Saint inspire nos cardinaux, et ayez confiance que Dieu veut le bien de son peuple et de son Église. »
Écrit par: Simon Marty