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Face au climat qui change : quand la nature réinvente ses règles

today30 avril 2025 14

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La nature est en pleine métamorphose. Sous la pression du changement climatique, nos écosystèmes sont contraints de réécrire leurs propres règles de fonctionnement. Cette adaptation forcée soulève des questions cruciales pour notre avenir : comment nos environnements naturels réagissent-ils ? Quelles conséquences pour notre agriculture ? Et surtout, quelles solutions s’offrent à nous ?

Une transformation sans précédent de nos écosystèmes

« C’est surtout la rapidité des changements qui est inédite », souligne d’emblée Tatiana Giraud, directrice de recherche au CNRS. Les impacts sont déjà visibles : forêts fragilisées par les sécheresses, écosystèmes arctiques bouleversés, récifs coralliens menacés de disparition. « Certains écosystèmes atteignent des seuils qui risquent de ne pas être réversibles », alerte la chercheuse.

Cette réalité, Anthony Groya, agriculteur bio en Vendée, la constate quotidiennement sur son exploitation : « En 25 ans d’agriculture, j’ai déjà vu beaucoup de changements, ce qui est très inquiétant à la vitesse où ça va. » Il évoque notamment l’apparition de nouvelles maladies venues du Sud, véhiculées par des insectes jusqu’alors absents de nos régions.

L’agriculture bio comme laboratoire de résilience

Face à ces bouleversements, certains agriculteurs réinventent leurs pratiques. « Notre cœur de métier en agriculture biologique, c’est de travailler avec du vivant », explique Anthony Groya. Sur son exploitation de 137 hectares, il a mis en place un système vertueux : « On nourrit les sols avec du fumier, le sol nourrit la plante et la plante nourrit nos animaux. »

Cette approche s’accompagne d’une redécouverte d’anciennes solutions : « On a un outil merveilleux, ça s’appelle l’arbre », sourit l’agriculteur qui plante chaque année 100 mètres de haies. Ces dernières régulent la température, protègent du vent et créent des zones de biodiversité essentielles.

Au-delà des solutions technologiques

Pour Tatiana Giraud, la tentation du « technologisme » est une impasse : « Non seulement les nouvelles technologies ne sont pas une solution, mais elles participent du déni d’agir sur les vraies causes. » Elle plaide pour un retour aux solutions fondées sur la nature : « On a une planète exceptionnelle, le meilleur moyen de la garder, c’est d’éviter le technologisme et plutôt d’arrêter les destructions d’habitat. »

Un combat collectif pour l’avenir

Malgré l’urgence de la situation, des raisons d’espérer subsistent. Des associations comme la LPO mènent « des actions absolument remarquables » sur le terrain. Les initiatives individuelles se multiplient, démontrant qu’une autre agriculture est possible. « La nature est encore présente », rappelle Anthony Groya, « il faut juste réagir, tout n’est pas mort. »

*Pour approfondir ces échanges passionnants entre Tatiana Giraud, directrice de recherche au CNRS et auteure de « L’attention aux vivants » (Éditions de l’Observatoire), et Anthony Groya, agriculteur bio en Vendée, retrouvez l’intégralité de l’émission en podcast sur radiofidelite.fr et sur vos plateformes d’écoute habituelles.*

Écrit par: Simon Marty

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