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today2 mars 2025 59 18
Le président du département de Loire-Atlantique défend une politique ambitieuse de protection des terres agricoles et d’alimentation durable, malgré les contraintes budgétaires.
Au Salon de l’Agriculture 2025, Michel Ménard ne passe pas inaperçu, même si le département qu’il préside a fait le choix de ne pas avoir de stand cette année. Pour le président du Conseil départemental de Loire-Atlantique, ce salon représente avant tout une occasion d’affirmer sa solidarité avec le monde agricole.
« Venir au Salon de l’Agriculture, pour un président de département, c’est afficher sa solidarité avec les agriculteurs, c’est soutenir la filière qui est en grande difficulté, » explique Michel Ménard. « Les agriculteurs exercent un métier difficile, ils sont soumis à un certain nombre d’aléas économiques, climatiques, et donc nous devons être à leurs côtés. »
Si les départements n’ont plus la compétence économique directe depuis la loi NOTRe, ils conservent néanmoins des leviers d’action significatifs : « Nous pouvons quand même les accompagner et nous sommes en lien permanent avec la chambre d’agriculture et les différents acteurs de l’agriculture pour les accompagner dans leurs projets. »
L’une des actions phares du département concerne la préservation du foncier agricole, un enjeu crucial à l’heure de l’étalement urbain : « Nous avons mis en place des PAEN. Ce sont des terres qui sont réservées à l’agriculture, qui ne peuvent plus être urbanisées. »
Cette politique ambitieuse se traduit par des chiffres concrets : « Nous avons actuellement trois PAEN, deux en création et un autre en projet. Plus de trente hectares de PAEN qui sont donc, je dirais à vitam aeternam, destinés à l’agriculture. Et c’est extrêmement important de préserver l’outil de production pour les agriculteurs. »
Michel Ménard replace cette initiative dans un contexte plus large : « La loi ZAN, la loi zéro artificialisation nette est importante. Elle dit finalement que nous avons beaucoup urbanisé ces cinquante dernières années. En Loire-Atlantique par exemple, nous avons doublé la population et nous avons triplé la consommation de terres agricoles. »
La solution passe donc par une nouvelle approche de l’aménagement du territoire : « Il faut arrêter cela. Nous avons suffisamment de terres urbanisées maintenant pour pouvoir offrir des solutions de logement, de développement économique, pour reconstruire la ville ou la commune sur elle-même. »
Au-delà de la protection foncière, le département s’engage également pour transformer les pratiques alimentaires, notamment dans les cantines des collèges : « Le département porte un projet alimentaire départemental avec la volonté d’augmenter la part du bio dans les cantines, la part des produits de filières courtes. »
Michel Ménard ne cache pas les défis que représente cette transition : « C’est exigeant, c’est complexe parce qu’il y a toute la logistique derrière. Ça suppose de la formation, de la sensibilisation des différents personnels. »
La Loire-Atlantique bénéficie toutefois d’un atout majeur : « Nous avons la chance dans nos 82 collèges publics d’avoir directement la cuisine qui est faite sur place. Et donc ensuite, ça suppose que nos cuisiniers soient formés, mobilisés, sensibilisés à ces questions d’utilisation croissante du bio et des produits de filières locales. »
L’absence d’un stand départemental au Salon de l’Agriculture relève d’un choix budgétaire assumé : « Nous sommes obligés de faire des choix avec des contraintes financières extrêmement importantes puisque les départements n’ont plus la capacité à augmenter les recettes. Nous ne pouvons que gérer les dépenses. »
Michel Ménard défend ses priorités : « Ce n’est pas prioritaire d’avoir un stand par rapport aux autres dépenses. Nous priorisons les dépenses sociales, la protection de l’enfance, les personnes en situation de handicap, les personnes âgées, l’action éducative dans nos collèges. »
Il tient néanmoins à préciser : « On peut être présent sur le salon de l’agriculture, rencontrer les acteurs de terrain, rencontrer les agriculteurs de Loire-Atlantique sans nécessairement avoir un stand. »
À travers son action, Michel Ménard illustre comment les départements peuvent, malgré des compétences réduites et des contraintes budgétaires, jouer un rôle significatif dans la préservation de l’agriculture et la promotion d’une alimentation plus durable. Un engagement qui se manifeste moins par une présence visuelle au Salon que par des politiques concrètes sur le terrain.
Écrit par: Simon Marty