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La vice-présidente de la région Pays de la Loire en charge de l’agriculture défend le rôle essentiel des régions dans le soutien aux exploitants et combat les idées reçues sur le monde agricole.
Au milieu de l’effervescence du Salon de l’Agriculture 2025, Lydie Bernard se déplace d’un stand à l’autre, attentive aux préoccupations des agriculteurs de sa région. En tant que vice-présidente de la région Pays de la Loire en charge de l’agriculture, elle est en première ligne pour comprendre les défis auxquels fait face le secteur et pour expliquer le rôle crucial que jouent les régions dans son soutien.
« Les régions, d’une façon générale, ont un rôle très important pour le monde agricole, » explique Lydie Bernard. « Depuis le 1er janvier 2023, elles ont monté en compétence et ont l’intégralité des compétences pour accompagner les agriculteurs sur l’installation, la transmission et les investissements. »
Ces domaines d’intervention sont fondamentaux pour l’avenir du secteur : « L’installation, c’est quelque chose de fondamental pour réussir le défi nourricier de demain. » Les régions accompagnent également les investissements dans tous les domaines : « Investissement pour les animaux, investissement pour les végétaux et aussi tout ce qui est investissement sur la transformation à la ferme. »
Lydie Bernard s’engage avec passion contre les idées reçues qui affectent l’image de l’agriculture : « On a des clichés dans la tête qu’il faut qu’on fasse évoluer. Nos agriculteurs, notamment nos éleveurs, ils aiment leurs animaux, et les animaux ne sont pas malheureux. C’est un métier de passion. »
Elle va plus loin en affirmant : « Les agriculteurs sont probablement les premiers écologistes, parce qu’en fait, cette terre, ils la prennent dans leurs mains. Et quand cette terre n’est plus noble, n’est plus riche, ils n’ont plus de production. Donc ils ont tout intérêt à faire en sorte que cette terre soit la plus nourricière, la plus fertile possible. »
Lydie Bernard pointe du doigt les contradictions dans les attentes des consommateurs : « Il y a une vraie question à se poser entre le concitoyen qui va dire ‘Ah non, on ne veut surtout pas de ces grands modèles’ et qui, à côté de ça, va dire ‘On veut manger français et avoir des produits locaux dans nos assiettes’. »
Elle illustre ce paradoxe par un exemple concret : « Aujourd’hui, on importe un poulet sur deux. Si on veut moins importer, il faut se donner les moyens d’avoir des poulaillers, c’est aussi simple que ça. »
Pour la vice-présidente, il est temps de « faire évoluer les logiciels dans les têtes » pour réconcilier ces attentes contradictoires et permettre à l’agriculture française de se développer durablement.
Contrairement aux idées reçues, les régions ne travaillent pas isolément sur les questions agricoles : « On a une instance qui s’appelle Régions de France et au sein de cette instance, on a plusieurs commissions, dont une commission agriculture que je copréside avec Loïc Chesnais-Girard, président de la Bretagne. »
Cette commission permet aux vice-présidents en charge de l’agriculture des différentes régions de France métropolitaine et d’outre-mer de se réunir régulièrement : « On se réunit a minima une fois par mois. On a vraiment énormément d’échanges sur ce que font ou ne font pas les régions. »
L’objectif va au-delà du simple partage d’expériences : « On a beaucoup d’échanges pour aller chercher l’esprit d’équipe, pour pouvoir porter des choses auprès de notre ministère et de notre ministre. » Cette unité est également essentielle dans les négociations européennes : « C’est important aussi de s’unir pour discuter avec l’Europe, puisqu’on va commencer à discuter la post-PAC 2027. Et là, l’unité fait la force. »
À travers son engagement, Lydie Bernard illustre comment les régions sont devenues des acteurs incontournables de la politique agricole française, jonglant entre soutien aux producteurs, attentes des consommateurs et impératifs environnementaux. Un équilibre délicat mais nécessaire pour assurer l’avenir de notre agriculture.
Écrit par: Simon Marty