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Saint Germain d’Auxerre, par Michel Fauquier, agrégé d’histoire

today29 janvier 2025 6

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Dans cette passionnante émission du Génie du Christianisme, Michel Fauquier, agrégé d’histoire et auteur de « Ce que nous devons aux Mérovingiens » (Armand Colin), nous dévoile la fascinante figure de Saint Germain d’Auxerre. Une histoire qui bouleverse nos certitudes sur la construction de la sainteté au début du Moyen Âge.

Un saint « présentable » pour l’aristocratie gauloise

Contrairement à Saint Martin de Tours, figure populaire mais controversée, Saint Germain d’Auxerre incarne le saint idéal pour le clergé gaulois du Ve siècle. « Il est de très haute extraction, issu d’une famille sénatoriale », explique Michel Fauquier, soulignant le contraste avec l’humble origine de Martin. Cette différence sociale n’est pas anodine : elle participe à la construction d’un nouveau modèle de sainteté, plus acceptable pour l’élite ecclésiastique.

Les paradoxes d’une vie exemplaire

L’histoire de Saint Germain recèle plusieurs zones d’ombre habilement dissimulées par son biographe, Constance de Lyon. Sa fonction avant l’épiscopat reste notamment mystérieuse : « Constance de Lyon invente manifestement ce titre de toute pièce pour qu’on ne s’interroge pas trop sur la réalité de la fonction », révèle Michel Fauquier. Une manipulation narrative qui n’est pas sans rappeler les techniques modernes de communication politique.

La construction d’un « Martin amélioré »

« C’est un Martin en mieux, ce que j’ai appelé un Martin de cœur des évêques », résume malicieusement notre invité. Chaque aspect de la vie de Germain est présenté comme une version supérieure de celle de Martin :
– Là où Martin était illettré, Germain reçoit une formation d’excellence à Rome
– Quand Martin résiste à son élection, Germain l’accepte comme un service
– Si Martin vivait comme un ermite négligé, Germain conserve sa dignité même dans le dénuement

L’héritage inattendu

Paradoxalement, malgré tous les efforts de Constance de Lyon pour faire de Germain un saint plus « acceptable », c’est bien Martin qui s’imposera dans la dévotion populaire. « Cependant », nuance Michel Fauquier, « Saint Germain est le second toponyme derrière Saint Martin. Il n’a donc pas tout à fait raté. »

Pour découvrir tous les détails de cette fascinante histoire et comprendre comment ces deux figures ont façonné notre conception de la sainteté, nous vous invitons à écouter l’intégralité de l’émission.


Informations pratiques
– Émission : Le Génie du Christianisme
– Invité : Michel Fauquier
– À retrouver sur Radio Fidélité et toutes les plateformes de podcast
– Pour aller plus loin : « Ce que nous devons aux Mérovingiens », Michel Fauquier, Armand Colin

Écrit par: Simon Marty

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