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Pour cette nouvelle édition du « Tour des Clochers », nous vous emmenons à Blain, où le Père Edouard Roblot nous accueille au presbytère de la paroisse Notre-Dame-de-la-Paix-sur-Isac. Au programme : l’histoire passionnante du château avec Jacky Flippot, la situation de l’hôpital psychiatrique Epsilon vue par Odile Maillard, et les enjeux d’aménagement urbain analysés par Véronique de Boysson. Une émission qui fait dialoguer passé et présent, traditions et mutations, pour mieux comprendre les défis de notre temps.
« C’est vraiment le jour et la nuit », confie le Père Roblot en évoquant sa transition depuis son précédent ministère d’aumônier des étudiants à Nantes. Ce prêtre sportif, adepte de triathlon et de kitesurf, incarne une nouvelle approche du sacerdoce, plus ancrée dans le quotidien des fidèles. « J’apprends la vie à la campagne, le rythme du rural, une population plus âgée », explique-t-il, comparant son adaptation à celle « d’un paquebot dans un chenal » qui doit apprendre à naviguer avec précaution.
Cette approche innovante se manifeste notamment dans sa participation active aux événements locaux. « J’ai vraiment tenu à venir aux fêtes organisées l’été, que ce soit la fête du pain à Saint-Omer ou la fête de la forêt du Gâvre », souligne-t-il, conscient de l’importance de ces rendez-vous pour tisser des liens avec la communauté.
Le château de Blain, témoin majestueux de l’histoire locale, raconte une autre facette de la ville. Jacky Flippot, adjoint au maire en charge de la culture, rappelle avec passion que « au quatorzième siècle, ce château était la plus importante forteresse de Bretagne ». L’édifice, qui a traversé les guerres de religion et survécu aux assauts du temps, reste aujourd’hui un lieu vivant qui accueille expositions et événements culturels tout au long de l’année.
« Nous recevons quinze à seize mille visiteurs entre avril et octobre », précise Flippot, soulignant l’importance de ce patrimoine dans le dynamisme culturel de la ville. Le château n’est pas qu’un simple vestige du passé, il participe activement à la vie contemporaine de Blain, accueillant notamment le marché de Noël pendant les fêtes de fin d’année.
Mais derrière cette façade patrimoniale, Blain fait face à des défis majeurs. À l’hôpital psychiatrique Epsilan, la situation est préoccupante. Odile Maillard, aumônière de l’établissement, dresse un constat alarmant : « Il y a des fermetures de lits drastiques. Une quarantaine de lits ont fermé, ce qui signifie que des patients ne peuvent pas forcément être accueillis. »
Dans ce contexte difficile, son rôle prend une dimension particulière. « L’aumônerie rentre dans le soin », explique-t-elle, décrivant un quotidien fait de rencontres et d’écoute, où la spiritualité devient parfois un refuge pour des patients en souffrance.
La circulation routière constitue un autre défi majeur pour la commune. Véronique de Boysson, présidente de l’association Blain Vivre, alerte sur une situation devenue critique : « Plus de 23 000 véhicules par jour, dont 2 500 poids lourds, traversent la ville, générant des nuisances sonores, environnementales et sanitaires importantes. »
Face à ces enjeux, Blain cherche à maintenir un équilibre entre préservation de son identité et adaptation aux exigences contemporaines. Le Père Roblot résume bien cette dualité : « Nous sommes dans une ère inquiétante, mais notre communauté paroissiale ne peut pas être une communauté fermée. Il faut vraiment que nous puissions accueillir. »
Cette volonté d’ouverture se manifeste notamment dans le dynamisme des initiatives locales. La paroisse compte neuf écoles catholiques et maintient des liens étroits avec les établissements scolaires du secteur. Les associations, comme Blain Vivre, travaillent activement à l’amélioration du cadre de vie des habitants.
Les défis sont nombreux, mais l’espoir demeure. Le projet de contournement routier, attendu depuis plus de vingt ans, pourrait enfin connaître des avancées concrètes. « Nous attendons beaucoup de la réunion avec la préfecture en janvier », confie Véronique de Boysson, qui souhaite « un dialogue clair, régulier et sincère » avec les différents interlocuteurs institutionnels.
Le Père Roblot, lui, garde les yeux tournés vers l’avenir. Alors que la paroisse se prépare à célébrer Noël, il évoque avec enthousiasme les projets à venir, notamment le jubilé de l’espérance. « C’est vraiment une vertu dont on a tant besoin aujourd’hui », souligne-t-il, rappelant que la force d’une communauté réside dans sa capacité à se projeter ensemble vers l’avenir.
Ainsi, Blain apparaît comme le miroir des transformations que connaissent de nombreuses villes moyennes françaises : entre attachement à un riche patrimoine historique et nécessité de répondre aux défis contemporains, entre préservation d’une identité locale forte et ouverture aux évolutions de la société. Un équilibre délicat mais nécessaire pour assurer l’avenir de ce territoire en mutation.
Écrit par: Simon Marty