Cette semaine c’était le 9 décembre la fête de la laïcité en France pour commémorer la loi du 9 décembre 1905 organisant la séparation des Églises et de l’État. Or le mot laïcité ne figure dans aucun des articles de cette loi fameuse. Curieux, non. Le mot laïcité est un mot récent (milieu du XIXe siècle) popularisé et explicité par les fondateurs de l’école laïque et républicaine à l’époque de Ferdinand Buisson et de Jules Ferry : Celui-ci veut je le cite « arracher l’âme de la jeunesse française aux Jésuites ». En effet plus de 85 % des enfants étaient scolarisés à l’école primaire, mais mal scolarisés car confiés à des religieux et des religieuses, jugés indignes d’enseigner et dangereux pour la jeunesse et la République, à cause de leur trois vœux : celui de chasteté (jugé contraire à la nature humaine qui doit se reproduire) , celui d’obéissance ( à des dogmes, donc contraire à la raison et à la science et donc obscurantiste) et même celui de pauvreté qui choque une bourgeoisie obsédée par la propriété et avide de richesses . D’où la création d’écoles strictement laïques, destinées à régénérer une jeunesse dégénérée par le catholicisme. Il suffit de lire les innombrables textes des années 1870-1914. Avant la guerre de 14, deux penseurs républicains sont clairs : après avoir laïcisé l’école, les cimetières et les hôpitaux, ainsi que l’État (la loi de 1905), Buisson veut laïciser la religion chrétienne et le philosophe Alain lui veut laïciser tout l’homme. Vaste programme pas encore terminée si j’en crois un brillant philosophe devenu en ce XXIe siècle ministre de l’Éducation nationale. Selon lui, la Révolution française n’est pas terminée (c’est le titre d’un de ses livres) et la laïcité doit devenir la religion de la République
Le billet d'humeur