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L'invité(e) de la matinale

Concert du chœur de l'Eden – Flaneries de Noël avec Noël Rellandeau, chef d'orchestre

micRadio Fidélitétoday4 décembre 2025 12

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    Concert du chœur de l'Eden - Flaneries de Noël avec Noël Rellandeau, chef d'orchestre Radio Fidélité


Quand la musique de Noël devient un chemin de solidarité

Une promenade sans destination précise

Noël Rellandeau ne fait pas les choses à moitié. Le chef d’orchestre du Chœur de l’Eden a imaginé son concert comme une ville avec ses quartiers, ses ruelles, ses lumières changeantes. « Une flânerie entre le passé, le présent et le futur », explique-t-il avec cette passion communicative qu’on devine derrière chaque mot. Pas de ligne droite ici, pas de parcours fléché. Juste l’envie de se laisser porter par la musique, de tourner au coin d’une rue sonore pour découvrir un trésor inattendu.

Le programme ? Un patchwork savamment orchestré qui mêle les traditions françaises aux Christmas Carols du 19ème siècle anglais, avant de glisser vers les intemporels – Vivaldi, Haendel, Duruflé. Puis vient ce moment où le concert se fait presque confidence : des extraits du répertoire 2025 que le chœur a chanté à Nantes ce printemps, et même quelques pépites de ce qui nous attend en 2026 avec Smetana et Strauss. C’est audacieux, non ? Mélanger ainsi l’ancien et le moderne, le sacré et le traditionnel.

L’art de faire vivre les partitions

« La musique ne vit qu’à partir du moment où on la joue, où on la chante », rappelle Noël Rellandeau. Une évidence qu’on oublie parfois. Imaginez : vous distribuez des partitions dans la rue. Combien de passants pourraient réellement en profiter ? Le rôle des musiciens, amateurs comme professionnels, c’est précisément ça – donner un souffle, une âme à ces notes qui dorment sur le papier.

Et le chef d’orchestre dans tout ça ? Il se définit lui-même comme une passerelle. Un carrefour même, si on file la métaphore urbaine qu’il affectionne. D’un côté, l’intention des compositeurs d’hier. De l’autre, les voix d’aujourd’hui, celles des choristes du Chœur de l’Eden. Et au milieu, le public qui viendra remplir l’église Saint-François de Salles. « Il faut être à l’écoute », insiste-t-il. À l’écoute du message originel, de son ensemble, de notre époque. Un équilibre délicat qui demande une attention constante.

Johanna Lévy, la lumière qui habille la ville

Dans cette ville musicale imaginaire, Johanna Lévy occupe une place particulière. La pianiste, chanteuse et compositrice n’est pas qu’une simple accompagnatrice. Pour Noël Rellandeau, elle représente « la lumière du matin, l’étoile dans la nuit ». Une image poétique qui dit bien plus qu’une simple description technique.

Si les morceaux sont les bâtiments et les choristes les habitants de cette cité sonore, Johanna Lévy en serait le décor, l’atmosphère, ce je-ne-sais-quoi qui transforme une architecture en lieu de vie. Son piano habillera les voix, créera cette lumière « si particulière et si précise » autour de chaque œuvre interprétée. On a hâte d’entendre ce que ça donnera, franchement.

Chanter pour une cause qui dépasse le concert

Mais voilà, ce concert n’est pas qu’une affaire de notes et de partitions. Les bénéfices iront à l’association Ensemble pour l’éducation spécialisée au Liban, liée à la communauté du Chemin Neuf. Et ce n’est pas un hasard, pas un simple ajout de dernière minute pour se donner bonne conscience.

« Tous nos concerts ont une destination, un objectif », précise le chef d’orchestre. Pour le Chœur de l’Eden, c’est carrément inscrit dans l’ADN : 99 à 100% de leurs représentations soutiennent des associations locales. Une démarche qui prend tout son sens dans le contexte actuel, où les subventions se raréfient et les mécènes deviennent plus frileux. « Les robinets se ferment petit à petit », constate Noël Rellandeau avec lucidité.

Pourtant, les besoins restent. Ils augmentent même. D’où cette volonté de « se serrer les coudes », de tisser un réseau local solide avec des partenaires comme le Crédit Agricole, le Lions Club ou la communauté du Chemin Neuf. Le monde associatif ne survit que par cette solidarité concrète, ces gestes qui transforment un concert en acte militant.

L’église, cet écrin sonore irremplaçable

L’église Saint-François de Salles n’a pas été choisie au hasard. Au-delà de son caractère emblématique, elle offre cette acoustique particulière pour laquelle la plupart de ces œuvres ont été pensées. « Si on prive ces morceaux de cet écrin sonore, le son retombe », explique Noël Rellandeau. L’intention ne trouve plus son prolongement naturel.

Mais il y a autre chose aussi. Ces lieux sacrés réveillent des souvenirs, des émotions enfouies. Ces temps de l’Avent où, enfants, nous allions voir les crèches, participer aux préparatifs de Noël. L’église devient alors bien plus qu’un simple lieu de concert – elle ouvre un dialogue entre le sacré et le traditionnel, entre le passé et le présent.

Et attention, pas question de réserver ces flâneries aux seuls chrétiens. « Nous souhaitons accueillir des femmes et des hommes de toutes confessions », insiste le chef d’orchestre. L’église comme lieu ouvert, accueillant, où la musique parle un langage universel. Certaines œuvres ont une dimension spirituelle indéniable, d’autres visent simplement, comme le disait Bach, à « divertir l’âme ». Les deux cohabitent sans ambiguïté.

Une invitation à la curiosité

Alors, pourquoi venir ? Noël Rellandeau ne cherche pas à convaincre avec des arguments marketing. Son message est simple, presque désarmant de sincérité : « Soyez curieux. » Venez vous promener sans but précis, juste pour le plaisir de découvrir. Des œuvres d’hier, d’aujourd’hui, de demain.

Et puis, il y a cette dimension qui dépasse le cadre du concert lui-même. En venant, vous participez à quelque chose de plus large. Vous contribuez à l’action d’Ensemble pour l’éducation spécialisée au Liban. Votre présence devient un acte de solidarité, un petit caillou dans un mouvement qui cherche à faire bouger les lignes.

Les détails pratiques qu’il ne faut pas rater

Rendez-vous donc le lundi 8 décembre à 20 heures précises. L’église Saint-François de Salles vous attend au 36, rue des Haies à Nantes. Vous pouvez acheter vos billets sur place le soir même si vous aimez l’improvisation, ou les réserver dès maintenant en ligne si vous préférez assurer le coup.

Le Chœur de l’Eden sera là, avec ses voix qui ont déjà fait vibrer bien des églises nantaises. Johanna Lévy au piano apportera cette lumière particulière dont parle Noël Rellandeau. Et vous, dans tout ça ? Vous serez l’élément final, celui qui donne son sens complet à cette chaîne de solidarité et de beauté.

Quand la musique construit des ponts

Ce qui frappe dans cette conversation avec Noël Rellandeau, c’est cette capacité à relier. Relier les époques, les styles musicaux, les intentions. Relier aussi les gens – ceux qui chantent, ceux qui écoutent, ceux qui, au Liban, bénéficieront des fruits de cette soirée. La musique comme langage commun, comme territoire partagé où les frontières s’estompent.

Dans notre monde qui aime tant compartimenter, séparer, cloisonner, cette approche fait du bien. Elle rappelle que l’art n’existe pas en vase clos, qu’il peut – qu’il doit ? – s’ancrer dans le réel, servir des causes qui dépassent la simple performance. Sans pour autant perdre en qualité ou en exigence artistique. Au contraire.


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