Radio Fidélité Ecoutez en direct votre radio chrétienne
Demo Radio Channel Top Music Radio
Alors que l’Église s’apprête à choisir le successeur de François, l’essayiste Michel Cool publie ce mardi un livre au titre évocateur : « François l’anticonformiste ». Dans cet ouvrage, il dresse le portrait d’un pontificat qui, pendant 12 ans, a profondément transformé l’Église catholique.
« Ce pape a absolument bousculé l’Église pendant 12 ans, essentiellement à cause de sa personnalité, » explique Michel Cool. « Cet anticonformisme qui l’anime est ce qui lui a donné cette force, cette capacité de s’émanciper des convenances, des habitudes, des protocoles pour essayer d’être lui-même et d’inviter les catholiques à être beaucoup plus libres. »
L’anticonformisme de François n’est pas qu’une posture. C’est un choix profond qui s’enracine dans sa personnalité même. Cool insiste sur cette dimension personnelle qui a bouleversé les codes traditionnels du Vatican. « Il a invité les catholiques à être beaucoup plus libres dans leur rapport au monde et aussi dans leur manière de croire. »
Cette approche, loin d’être superficielle, a touché au cœur de l’institution ecclésiale. En s’affranchissant des convenances établies, François a ouvert un espace de respiration pour une Église parfois étouffée par ses propres traditions.
Mais que restera-t-il de ce pontificat anticonformiste ? Pour Cool, la question de l’héritage est inévitable mais complexe. « Son successeur sera forcément différent par son histoire, par sa personnalité, par sa sensibilité spirituelle », concède-t-il.
La question centrale qu’il soulève est celle-ci : le prochain pape pourra-t-il maintenir la même proximité avec les fidèles que François ? « Cette popularité, on peut se poser la question de savoir si la papauté aujourd’hui peut s’en dispenser, » interroge Cool. C’est là un défi majeur pour le collège cardinalice : choisir un successeur capable de garder une audience tout en la confrontant à ce monde tel qu’il est.
Cool dresse un constat sombre de notre époque : « Nous sommes dans un monde profondément en disharmonie, fragmenté. » Dans ce contexte, le rôle du pape devient crucial. « Il y a un retour du tragique non seulement en Europe, mais en Afrique et jusque dans nos vies personnelles. »
Face à ces défis, l’auteur s’interroge sur le profil nécessaire : « Comment le nouveau pape va-t-il appeler à la paix, à une paix juste, à une paix équitable ? Comment va-t-il essayer d’être un artisan de réconciliation ? »
Au-delà de la gouvernance interne de l’Église, Cool soulève une question fondamentale : l’Église a-t-elle besoin d’un diplomate ? « Est-ce que l’heure de la charité diplomatique est venue pour l’Église ? C’est-à-dire avoir un pape qui va faire de cette action diplomatique sa priorité ? »
Cette interrogation résonne particulièrement dans le contexte actuel, où les guerres se multiplient et où les tensions internationales exigent une voix morale forte pour appeler à la paix.
Quand le métal des cloches de Saint-Pierre s’élancera pour annoncer le nouveau pape, la question demeure : quelle sera sa capacité à toucher les cœurs comme François l’a fait ? Cool résume l’enjeu : après François, il serait difficile d’avoir « un pape qui a des difficultés à poser des gestes ou à avoir des paroles qui touchent le cœur des gens. »
Dans ce moment charnière de l’histoire de l’Église, Michel Cool nous invite à réfléchir non seulement à ce que François nous lègue, mais surtout à ce dont l’Église et le monde ont besoin pour affronter les défis à venir. Son livre, rédigé « en trois jours » après des mois de travail, arrive à point nommé pour accompagner ce moment de transition historique.
Publié aux éditions Emmanuel Salvator, « François l’anticonformiste » est disponible dès ce mardi en librairie.
Article basé sur l’entretien diffusé sur Radio Fidélité le 5 mai 2025
Écrit par: Louise Rio