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Pour sa 31e édition, la Folle Journée de Nantes propose une thématique ambitieuse qui fait vibrer le cœur de son créateur, René Martin. Le festival emmène cette année ses spectateurs dans un périple musical à travers les grandes capitales qui ont marqué l’histoire de la musique classique, de Venise à New York, en passant par Londres, Vienne et Paris.
« Quand je lis beaucoup d’ouvrages sur la musique, je me suis aperçu qu’à chaque siècle, il y avait des villes qui étaient vraiment des capitales musicales où il fallait y être », explique René Martin. Ce choix n’est pas anodin : ces villes étaient avant tout des centres de pouvoir et de richesse, capables d’attirer les plus grands talents de leur époque.
Venise, première étape de ce voyage temporel, incarnait au XVIIe siècle un carrefour musical incontournable. « On venait à Venise, c’était un voyage de plusieurs mois, donc on y restait », souligne le directeur artistique. Londres suit au XVIIIe siècle, attirant des compositeurs majeurs comme Haendel, Mozart et Haydn, séduits par la vitalité de sa vie musicale.
La programmation fait la part belle à New York, seule ville non européenne du parcours, mais dont l’influence sur le XXe siècle est indéniable. « New York a bousculé toutes les habitudes », affirme René Martin avec enthousiasme. « C’est le jazz, les comédies musicales, la musique de film… tous ces compositeurs qui ont osé des langages complètement nouveaux, complètement différents. »
Trente ans après sa création, l’ambition de René Martin reste intacte : créer des rencontres entre le public et les œuvres. « Ce n’est pas une ambition, c’est le partage, c’est provoquer la rencontre entre Schubert et un public qui ne connaît pas Schubert », confie-t-il. Cette volonté de démocratisation s’incarne notamment dans une politique tarifaire accessible, comparable aux prix du cinéma.
L’édition 2025 affiche des chiffres impressionnants : 19 tonnes d’instruments, 300 concerts, 2000 artistes et près de 150 000 billets mis en vente. Malgré une baisse de subvention régionale de 180 000 euros, René Martin garde le cap, privilégiant la qualité et l’accessibilité qui ont fait le succès du festival.
Le créateur de la Folle Journée se réjouit particulièrement de l’évolution du public, notamment chez les jeunes. « De plus en plus de jeunes s’intéressent à la musique classique », observe-t-il, notant que les musiques actuelles puisent souvent leurs racines dans le répertoire classique. « Un jeune de 16-17 ans peut écouter de la musique répétitive américaine de Philip Glass, du rap, de la chanson française… il est extrêmement ouvert. »
Après trois décennies d’existence et plus de trois millions de spectateurs, René Martin dresse un bilan humble mais significatif : « J’aurais posé une pierre pour faire aimer Schubert, pour faire aimer Bach. Plus les gens écouteront la musique de Bach, plus le monde sera beau d’une certaine façon. »
Cette édition 2025 confirme ainsi la vision initiale de René Martin : faire de la musique classique non pas un art élitiste, mais un langage universel capable de toucher tous les publics, tout en préservant son essence et sa profondeur.
Écrit par: Simon Marty