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Le Musée d’arts de Nantes tourne une nouvelle page de son histoire avec l’arrivée d’Emmanuelle Delapierre à sa direction depuis le 1er juin dernier. Après une décennie passée à la tête du musée des Beaux-Arts de Caen, cette spécialiste du XVIIe siècle français apporte sa vision singulière d’un « musée-monde » où dialoguent les époques, les disciplines et les sensibilités. Une nomination qui promet de perpétuer le dynamisme insufflé par Sophie Lévy tout en ouvrant de nouvelles perspectives pour cette institution majeure du paysage culturel nantais.
« Ce qui m’a donné envie de venir, c’était d’abord que ce soit la direction d’un seul musée », explique Emmanuelle Delapierre. Dans un contexte où les directions muséales tendent à regrouper plusieurs établissements, elle voit dans le Musée d’arts de Nantes l’opportunité de « bâtir un projet à 360 degrés ». Une approche globale qui englobe tant l’expérience visiteur que la résonance territoriale de l’institution.
Ce qui séduit particulièrement la nouvelle directrice, c’est l’amplitude chronologique exceptionnelle des collections, du XIIIe siècle à nos jours. « Je ne m’imagine pas dans un musée qui n’aurait que de l’art ancien, mais je ne m’imagine pas plus dans un musée qui n’aurait que de l’art contemporain », confie-t-elle, soulignant sa vision d’une histoire de l’art non linéaire, faite « d’embardées, d’écarts et de raccourcis ».
La découverte de Nantes en tant que nouvelle résidente a particulièrement marqué Emmanuelle Delapierre. « C’est une ville que je trouve extrêmement inspirante », s’enthousiasme-t-elle, évoquant « cet équilibre entre la nature et la culture » qui caractérise la cité des Ducs. Elle cite notamment le débordement du Jardin des Plantes sur la chaussée à la sortie de la gare, symbole de cette nature qui « s’immisce partout » dans l’espace urbain.
La programmation à venir reflète parfaitement cette volonté de faire dialoguer les époques et les disciplines. Dès le 7 novembre, l’exposition « Sous la pluie : peindre, vivre et rêver » proposera une exploration tranchronologique de notre rapport à la pluie, mêlant arts visuels, création sonore et histoire sociale du XIXe siècle.
Au printemps 2024, le musée accueillera une carte blanche donnée au couple d’artistes Anne et Patrick Poirier. « L’Odyssée de Loubi » promet une installation spectaculaire dans le patio, jouant sur le contraste entre un environnement immaculé de plumes et céramiques blanches, et un espace plus sombre dans la chapelle.
Point d’orgue de cette programmation, une exposition majeure consacrée aux artistes femmes du surréalisme ouvrira ses portes fin 2026, avec l’ambition de présenter des œuvres inédites en France, de Frida Kahlo à des artistes du bassin méditerranéen.
« Je m’inscrirai dans cette continuité », affirme Emmanuelle Delapierre à propos de l’héritage de Sophie Lévy, tout en souhaitant approfondir « l’articulation entre le grand musée international et le musée de proximité ». Une vision qui promet de faire du Musée d’arts de Nantes un lieu toujours plus vivant, où l’histoire de l’art dialogue avec les enjeux contemporains.
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Informations pratiques :
– Exposition « Sous la pluie : peindre, vivre et rêver » du 7 novembre 2023 au 17 mars 2024
– Réservations : museedartsdenantes.nantesmetropole.fr
– Ouverture du mardi au dimanche de 11h à 19h
– Nocturne le jeudi jusqu’à 21h
Écrit par: Simon Marty