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Isabelle Barathon : Les grands projets de Guémené-Penfao entre patrimoine et modernité

today19 septembre 2025 90

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Une signature historique et des travaux d’ampleur transforment le territoire rural

Isabelle Barathon ne cache pas son enthousiasme. À 11 heures ce matin même, la maire de Guémené-Penfao signera chez le notaire avec les futurs exploitants du restaurant du port de Beslé-sur-Vilaine. « C’est vraiment de l’actualité », confie-t-elle à l’antenne, soulignant que ce « restaurant qui si tout va bien devrait ouvrir en novembre » marque l’aboutissement d’un projet de longue haleine.

Ce restaurant, qui « a connu ses grandes heures de gloire au bord de la Vilaine », symbolise la stratégie de développement territorial portée par l’équipe municipale depuis 2020. Située « à la frontière avec la Bretagne », cette « dernière commune de Loire-Atlantique » mise sur son positionnement géographique unique pour attirer visiteurs et investisseurs.

Un investissement patrimonial de 250 000 euros

Les chiffres donnent le vertige. « Sur le mandat, on a dépensé presque 250 000 euros rien que d’entretien sans parler de la rénovation de la chapelle », révèle Isabelle Barathon. Pour la restauration du restaurant de Beslé seul, l’investissement atteint « à peu près 100 000 euros avec les abords ».

« Quand je vous dis des chiffres, ça fait toujours peur », reconnaît-elle, avant de préciser que « on est extrêmement aidés » et qu’il ne reste « qu’un tout petit morceau à régler sur le budget communal ». Cette stratégie d’optimisation des subventions s’avère payante pour cette commune de 5 240 habitants qui s’étend sur 105 kilomètres carrés.

Le miracle de la chapelle Saint-Georges

L’histoire de la chapelle Saint-Georges illustre parfaitement la philosophie municipale. « Au milieu des vallons, le village de Saint-Georges se trouve une petite chapelle qui a été abandonnée pendant des décennies voire plus d’un siècle », raconte la maire.

Ce qui devait être « quelque chose d’assez simple avec les petits coups de main locaux » s’est transformé en aventure administrative de 15 ans. « On avait finalement la chance que cette chapelle soit classée », explique Isabelle Barathon, ce qui a imposé « l’accord des architectes du patrimoine des monuments historiques » et « de longues années de démarches ».

La consécration arrive en 2022 : « Nous avons eu la très belle surprise d’être lauréat du Loto du patrimoine de Stéphane Bern. C’est incroyable que notre petite chapelle soit le sujet qui a remporté sur la Loire-Atlantique cette année 2022. » Au-delà de l’aide financière, cette reconnaissance apporte « énormément de notoriété » et « un certain engouement de la population ».

Sept chemins de randonnée et une stratégie touristique

Guémené-Penfao développe une approche globale du tourisme rural. « Nous avons sept chemins de randonnée », détaille la maire. « L’idée c’est que les gens qui parcourent ces chemins puissent découvrir par le hasard différentes choses : une page de patrimoine, une page d’histoire de l’art, et plus loin des informations sur la faune, la flore, les légendes de notre commune. »

Le positionnement géographique s’avère stratégique. La commune se trouve sur « les chemins de pèlerinage entre le Mont-Saint-Michel et Saint-Jacques-de-Compostelle » et « le chemin le long de la Loire qui va jusqu’à Rome ». Cette situation génère « beaucoup de passages » et « des gens heureux de retrouver à la fois les chapelles et un patrimoine qui est restauré ».

Une vision : « Le patrimoine, c’est de la modernité »

Pour Isabelle Barathon, la préservation du patrimoine ne s’oppose pas au développement moderne. « Le patrimoine, c’est de la modernité, c’est la façon de savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va », résume-t-elle.

Cette philosophie se traduit concrètement : « On a une ville très vivante avec des écoles qui sont en très bon état, des collèges. On a presque 1 800 élèves cette année à la rentrée des classes de la maternelle à la troisième. » Parallèlement, « à la fin de notre mandat, on arrive à pouvoir sortir de terre deux îlots d’habitation avec différents bailleurs sociaux : 36 logements sur la Courtinée et 22 logements au niveau du Vélodrome ».

L’équation complexe de l’entretien patrimonial

La maire ne minimise pas les défis financiers. « Même au-delà des grands travaux, on a des énormes budgets d’entretien sur nos églises et chapelles », souligne-t-elle. Les « gymnases et bâtiments plus récents s’entretiennent d’une façon onéreuse mais un petit peu moins que tous ces grands bâtiments » historiques.

« Il faut qu’on y soit très attentifs et qu’on arrive à trouver des budgets ou des façons d’entretenir pour que ça reste toujours beau et que tout ce patrimoine ne disparaisse pas », insiste-t-elle, faisant écho aux préoccupations soulevées lors des Journées européennes du patrimoine.

Le bilan d’un mandat : « Un grand bonheur »

À l’approche des élections municipales du printemps 2026, Isabelle Barathon dresse un bilan personnel. « Ça apporte beaucoup de bonheur, beaucoup de difficultés mais qui sont largement compensées par le bonheur que ça apporte et la joie de voir notre ville évoluer », confie-t-elle.

« Quand on regarde en arrière sur un mandat, je peux regarder sur deux, sur trois que je viens de parcourir, il y a énormément de choses de faites que l’on fait grâce à un engouement vraiment partagé entre les associations, mes collègues élus bien sûr et la population », analyse-t-elle.

Cette dynamique collective inclut « l’ensemble de tous les actifs qui peuvent se bouger sur une commune, les artisans, les commerçants et même la paroisse ». Un écosystème local qui génère selon elle « un grand bonheur qui fait oublier les difficultés du quotidien ».


Isabelle Barathon, élue maire de Guémené-Penfao en mai 2020, est également 3e vice-présidente de Redon Agglomération en charge du tourisme et de l’attractivité du territoire.

Écrit par: Simon Marty

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