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L’annonce est tombée vendredi. L’enseignement catholique de Loire-Atlantique a confirmé avoir recueilli plusieurs témoignages de violences sexuelles au collège-lycée Saint-Stanislas de Nantes. Les faits remontent loin dans le temps, mais les mots sont là, nets et précis.
Frédéric Delemazure, directeur diocésain de l’enseignement catholique de Loire-Atlantique, a détaillé la situation lors d’une conférence de presse. Les faits se sont déroulés entre 1958 et 1995. Cinq prêtres sont mis en cause, ainsi qu’au moins un membre du personnel éducatif. Tous les prêtres concernés sont aujourd’hui décédés.
« Ces témoignages décrivent des viols, des agressions sexuelles et des attouchements », a-t-il expliqué. L’internat a été le théâtre principal de ces violences. Pour au moins une victime, les faits se sont également produits lors de vacances organisées par l’établissement.
Les victimes sont neuf hommes et une femme. Tous étaient collégiens au moment des faits. Trois d’entre elles sont aujourd’hui décédées.
Frédéric Delemazure a précisé les périodes concernées : « 1958 à 1978, les années 1980 à 1981, les années 1991 à 1995 ». Ces témoignages ont été recueillis en février et juin 2025.
Les faits ont été signalés à l’autorité judiciaire, a confirmé le directeur diocésain.
Mgr Laurent Percerou, évêque de Nantes, a profité de cette conférence de presse pour élargir l’appel. Il souhaite que « se fassent connaître celles et ceux qui auraient été victimes d’agressions physiques ou sexuelles à Saint-Stanislas ainsi que dans les établissements scolaires de l’enseignement catholique de Loire-Atlantique ».
L’appel dépasse donc le cadre du seul établissement nantais pour concerner l’ensemble du département.
Depuis 2021 et la publication du rapport de la Ciase, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église, l’établissement Saint-Stanislas a été plusieurs fois ciblé par des tags. Ces inscriptions accusaient des hommes d’Église de viol.
Cette chronologie suggère que les révélations du rapport de la Ciase ont peut-être encouragé certaines victimes à sortir du silence, ou du moins ont créé un climat propice à l’émergence de ces témoignages.
Ces révélations s’inscrivent dans un mouvement plus large de transparence de l’institution catholique face aux abus sexuels. L’engagement de signaler les faits à la justice marque une évolution par rapport aux pratiques passées de gestion interne de ces affaires.
Reste maintenant à voir si d’autres témoignages émergeront suite à cet appel public. L’évêque de Nantes semble s’attendre à ce que d’autres victimes se manifestent, élargissant potentiellement le périmètre de cette affaire au-delà du seul établissement Saint-Stanislas.
Écrit par: Simon Marty
today17 octobre 2025 90 2