À la veille du conclave : quel pape pour demain ?

À quelques heures de l’ouverture du conclave qui élira le successeur du pape François, Radio Fidélité propose une analyse approfondie des enjeux de cette élection historique. Dans un entretien riche en perspectives, Michel Cool, auteur de « François l’anticonformiste », et Alexandre Kubala, expert en diplomatie vaticane, décryptent les dynamiques qui façonneront le prochain pontificat.

Une diplomatie vaticane en mutation

« Le Vatican possède un appareil diplomatique parmi les plus complets du monde », souligne Alexandre Kubala. Cette diplomatie unique, basée exclusivement sur le « soft power », s’appuie sur un réseau de nonciatures couvrant 183 pays et doublé d’une présence ecclésiale jusque dans les territoires les plus reculés. Face aux défis géopolitiques actuels, notamment en Ukraine et au Proche-Orient, le prochain pape devra conjuguer tradition diplomatique et nouvelles approches.

L’héritage complexe de François

« François était un anticonformiste plutôt qu’un progressiste ou un conservateur », analyse Michel Cool. Cette caractéristique a marqué son style de gouvernance, parfois créant des tensions avec la Curie romaine. « Les relations entre le pape François et la Curie, c’était ‘je t’aime moi non plus' », résume-t-il, soulignant l’un des défis majeurs qui attend le prochain pontife : réconcilier autorité centrale et réformes nécessaires.

Un collège cardinalice mondialisé

L’internationalisation du collège des cardinaux, accentuée sous François, reflète l’évolution démographique de l’Église catholique. Pourtant, comme le note Alexandre Kubala, « 48% des chrétiens aujourd’hui sont latino-américains, alors que le collège cardinalice ne compte que 10% de Latino-Américains. » Cette disproportion soulève des questions sur la représentativité et l’avenir de la gouvernance ecclésiale.

Les grands défis du futur pontificat

Trois enjeux majeurs se dessinent pour le prochain pape :
– La poursuite du dialogue interreligieux, particulièrement avec l’Islam
– La question écologique, héritée de Laudato Si’
– La place des femmes dans l’Église, un chantier encore en friche

« On ne pourra pas revenir en arrière sur la participation des femmes aux synodes », affirme Michel Cool, tout en reconnaissant que le chemin vers une plus grande reconnaissance reste long.

Un Français sur le trône de Pierre ?

La candidature potentielle du cardinal Jean-Marc Aveline suscite l’intérêt. « C’est la première fois en 40 ans qu’un prélat français est cité non seulement en France, mais dans la presse étrangère comme papabile », note Michel Cool. Ses atouts : une expérience du dialogue inter-religieux en Méditerranée et une vision de la catholicité adaptée aux défis contemporains.

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Pour aller plus loin :
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