François : Un pontificat qui a transformé l’Église

Au lendemain de la disparition du pape François, Radio Fidélité a réuni trois spécialistes pour dresser le bilan d’un pontificat qui aura profondément marqué l’Église catholique et le monde. Philippine de Saint-Pierre, directrice générale de KTO, Alexandre Kubala, expert en diplomatie vaticane, et Hervé Yannou, ancien correspondant à Rome, partagent leurs analyses sur l’héritage de ce pape « venu du bout du monde ».

Un pape de la proximité et de la tendresse

« La tendresse, c’est ce qui reste le plus », témoigne Philippine de Saint-Pierre qui a suivi François durant ses nombreux voyages. « C’était sa capacité à exprimer cette tendresse avec n’importe qui, n’importe quand. » Cette proximité caractéristique s’est manifestée jusque dans ses relations avec les journalistes, créant une rupture avec la distance traditionnellement maintenue par ses prédécesseurs.

Une diplomatie au service des périphéries

Le pontificat de François a été marqué par une attention particulière aux marges du monde. « C’est un pape des périphéries d’abord par les choix qu’il fait de ses destinations », explique Alexandre Kubala. « Il a systématiquement choisi d’aller rendre visite à des pays où les communautés catholiques étaient marginales. » Cette orientation s’est également traduite dans sa diplomatie, notamment lors de la médiation historique entre Cuba et les États-Unis en 2014.

Le dialogue interreligieux réinventé

« François n’a pas voulu avoir une approche de dialogue théologique mais une approche de service commun des religions au service de l’humanité », souligne Hervé Yannou. Cette vision s’est concrétisée par des gestes forts, comme la signature du document sur la fraternité universelle à Abu Dhabi ou la rencontre historique avec le patriarche Kirill à La Havane.

Les défis d’une succession

L’émission se conclut sur les enjeux du prochain conclave. Philippine de Saint-Pierre détaille le processus : « Les cardinaux ont bien conscience qu’un conclave trop long, c’est un pape mal élu, c’est un pontificat fragile. » Un moment crucial s’ouvre donc pour les 135 cardinaux électeurs qui devront désigner celui qui poursuivra l’héritage de François.

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Crédit photo : VATICAN MEDIA Divisione Foto