Le Burn-out familial : quand l’épuisement professionnel déborde sur la vie privée

L’épuisement professionnel ou burn-out touche aujourd’hui plus de 2,5 millions de Français, soit 13% des salariés en situation de burn-out sévère selon une récente étude d’Opinion Way. Au-delà des chiffres, c’est toute une famille qui se trouve bouleversée quand l’un de ses membres traverse cette épreuve. Comment détecter les premiers signes ? Comment soutenir un proche en burn-out ? Comment préserver l’équilibre familial ?

« Le burn-out, c’est la maladie du trop. Trop de travail, trop rapide et trop tout le temps », résume Elisabeth Bourrut Lacouture, thérapeute nantaise spécialisée dans l’accompagnement psychosocial en entreprise. Une définition qui fait écho au témoignage poignant de Frédéric Lorey, dont l’épouse traverse actuellement cette épreuve.

Les signaux d’alerte : un engrenage insidieux

« Les premiers signes sont apparus fin 2021. Ça a commencé par plus d’irritabilité, une plus grande fatigue », se souvient Frédéric. Ce qui frappe dans son récit, c’est la progression lente mais inexorable des symptômes : « Le blues du dimanche soir commençait de plus en plus tôt, parfois dès le dimanche matin. »

Elisabeth Bourrut Lacouture confirme ce caractère progressif : « C’est très insidieux. Souvent, ce sont des personnes motivées, consciencieuses, voire perfectionnistes. Quand l’entourage commence à leur dire ‘attention’, elles répondent ‘non, non, ça va, je gère’. »

L’impact sur la cellule familiale

Le burn-out ne s’arrête pas à la porte du domicile. Il affecte profondément la dynamique familiale, comme en témoigne Frédéric : « Nos enfants ont été pas mal secoués, avec chacun des réactions différentes. Mon fils de 13 ans intériorise beaucoup, ma fille de 9 ans est une boule d’émotions. »

La place délicate des proches

« C’est être là sans être trop là, mais en étant là quand même », résume la thérapeute. Une équation complexe que Frédéric a dû résoudre au quotidien : « J’ai essayé de l’écouter, de la soutenir le plus possible. Mais on se demande toujours si on est à la juste place. »

Vers la guérison : un processus à respecter

Le témoignage de Frédéric révèle l’importance d’un accompagnement professionnel : « Elle est suivie par son médecin généraliste et une psychologue du travail. » Elisabeth Bourrut Lacouture insiste : « Il faut comprendre qu’il y a un temps nécessaire pour que tout se répare. On ne peut pas en faire l’économie. »

Pour aller plus loin :
– L’espace Floréal à Nantes : accompagnement thérapeutique spécialisé
– Association Epsilon : groupes de parole et soutien collectif
– Consultation médicale : une étape indispensable pour poser un diagnostic et démarrer un accompagnement adapté

Retrouvez l’intégralité de ce témoignage et des conseils experts dans notre émission « Vie de famille » disponible en podcast.