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À 30 kilomètres au nord de Nantes, la paroisse Saint-Martin du Val d’Erdre incarne un nouveau visage de l’Église, entre tradition et modernité. Son curé, le Père Augustin Drillon, sillonne les routes en scooter électrique pour desservir six communautés locales. Une mobilité qui symbolise l’esprit d’une paroisse en mouvement, connectée aux enjeux de son temps.
Issu d’une famille de onze enfants, le Père Augustin porte en lui l’héritage d’une foi transmise naturellement. « Ma maman ne m’a pas enseigné la religion, elle me l’a transmise par osmose. C’était vital pour elle », confie-t-il. Après des études d’ingénieur et le service national, il entre au séminaire, porté par « un désir de quelque chose de plus grand, de plus durable. »
Cette double formation, scientifique et théologique, façonne aujourd’hui son approche pastorale. « J’aime beaucoup ce qui est science et technique, c’est fascinant. Mais il y avait dans le cœur un désir de quelque chose de plus grand », explique-t-il.
L’église Saint-Christophe de Nort-sur-Erdre, l’une des plus vastes du département, est le cœur battant de cette paroisse qui cultive le sens de l’accueil et de l’innovation. Les initiatives s’y multiplient : parcours Alpha, dimanches des parvis rassemblant 300 personnes, présence active sur les réseaux sociaux.
Nadège, paroissienne depuis quatre ans, apporte son expérience du monde de l’entreprise : « Une paroisse fonctionne comme une organisation avec un objectif commun : guider le plus possible de personnes dans la rencontre avec Dieu ». Cette approche entrepreneuriale, loin de dénaturer la dimension spirituelle, permet de structurer les projets et de mobiliser les énergies.
Le choix du scooter électrique par le Père Augustin n’est pas anodin : « Ma voiture pèse une tonne, mon scooter 150 kilos. Je pense être plus économique en énergie ». Cette conscience écologique s’inscrit dans une vision plus large de l’engagement social de la paroisse.
La communauté s’implique notamment dans l’accompagnement des plus fragiles et l’organisation d’événements culturels, comme récemment le spectacle « Monsieur le curé fait sa crise » qui a réuni 300 spectateurs.
Claire, qui fleurit régulièrement l’église, témoigne de la vitalité de la transmission : « J’ai une grand-mère qui a été tellement merveilleuse, elle nous a baignés dans la foi ». Le Père Augustin confirme l’importance de cette chaîne de transmission : « Sur une équipe de catéchisme de six élèves, quatre m’ont dit avoir reçu la foi de leur grand-mère. »
La paroisse développe également de nouvelles approches pour toucher les périphéries, notamment à travers les « dimanches des parvis », qui proposent des temps d’accueil et de formation adaptés à tous les âges.
La paroisse Saint-Martin du Val d’Erdre illustre comment une communauté chrétienne peut se renouveler tout en restant fidèle à ses fondamentaux. Le Père Augustin résume sa philosophie : « Je suis tenant de la culture du oui. On doit toujours dire oui aux propositions des paroissiens. » Une ouverture qui porte ses fruits et dessine peut-être un modèle pour l’Église de demain.
Écrit par: Simon Marty